The Witch (Robert Eggers, 2016)


Au XVII ème siècle, une famille anglaise immigrée en Amérique du Nord est bannie de la communauté. Elle vit hors du village, seule, à la lisère d'une forêt. Un drame familial et historique.

Robert Eggers signe un premier film plutôt austère composé de scènes qui ne seront pas sans rappeler des tableaux, dont ceux des maîtres flamands. Une ambiance lourde et ambigüe voire légèrement perverse plane en permanence sur le film. La référence morale de la famille qui vit en autarcie est l'Évangile (enfin les Évangiles) et tout tourne autour de Dieu et par extension du diable ; l'ennemi - le mal - c'est la sorcière. La tension vient autant des personnages que de la forêt. La profondeur de champ de la caméra doublée de quelques constructions en forme de tableaux troublent le spectateur, il y a à la fois un côté historique très réaliste et un côté fantastique... très réaliste lui aussi. La musique n'est pas pour rien non plus dans le côté flippant. Il y a même quelques scènes que vous risquez fort de garder en mémoire. The Witch fait partie de ce genre de film où le spectateur ne fait pas le malin. 
Pour qui a un peu étudié les sorcières, il est difficile de ne pas s'intéresser aux rôles homme / femme et à la condition féminine. Le film peut se lire avec ce point de vue. Quels sont les champs de force ? Quels sont les possibilités d'épanouissement ? Les possibilités de vie ?
Quelle que soit la lecture, à la fin du film (une véritable fin en chanson de black metal) on peut se dire  : hé bien... la vie sera mieux ainsi.