Tarja, Colours in the dark



Le métal a environ 50 ans et nous pouvons distinguer plusieurs générations de groupes et d'auditeurs. Led Zeppelin ne sonne pas comme Rammstein et même si Black Sabbath a influencé beaucoup de groupes, Iron Maiden et Earth ont su tracer leur propre chemin. Le genre s'est fragmenté en de nombreux sous genres.


D'une part le côté épileptique de la batterie et le lissage des productions de très nombreuses sorties actuelles ont souvent un effet repoussoir sur moi ; d'autre part je n'ai pas vraiment d'accointance avec le catalogue symphonic métal qui m'a toujours semblé pompeux et pompant pour le peu que je connaisse. C'est donc avec une double appréhension que j'ai abordé Victim of ritual, la première chanson de l'album de Tarja.




L'album s'ouvre sur une mélodie au hautbois et se referme sur un air de Duduk, entre temps les grosses guitares, la voix d'opéra de Tarja et quelques expérimentations abordent diverses ambiances sur une dizaine de morceaux. Puissance et lyrisme sont au rendez-vous sans trop appuyer sur les gimmick métal. Tarja s'approche du rock, voire du rock progressif. Never Enough, par exemple, lorgne du côté de la pop et pourrait devenir une rengaine pour les radios. Et tu peux t'imaginer plonger dans le paysage finlandais d'un de ces polars nordiques à la mode. Toi, au milieu d'une vaste étendue blanche et silencieuse, au volant d'une voiture insonorisée comportant un système d'écoute de haute qualité. La musique de Tarja a parfois un côté cinématographique. Si les compositions n'échappent pas à quelques longueurs (sur les deux derniers morceaux notamment) et quelques facilités pompières, on s'y sent tout de même mieux qu'en croisière sur le Titanic avec Céline Dion.