Physical "Led Zeppelin" Graffiti

En Janvier 1974 Peter Grant annonce la création du label Swan Song. Le lancement officiel se fera fin Octobre lors d'une soirée en compagnie de Bad Company et The Pretty Things, les deux premiers groupes signés sur le label. En Février 1975, Physical Graffitti est dans les bacs.




Que l'on se figure une horde, celle que vous voulez : Mad Max, les Vickings ou Genghis Khan ; cette horde déboule et avec elle tous les à-côté, le souffle immense, le vrombissement des moteurs, les voiles des bateaux sur la côte, le roulis des chariots et le hennissement des chevaux. Toute une humanité est en marche bringuebalant leurs armes et les cuisines, leurs contes et leurs chevelures. Cette horde envahit la musique ; bouillonnante et bruyante. Voilà l'effet que m'a toujours fait The Rover.

Quand on écoute d'une oreille distraite ce que les membres du Led Zeppelin ont fait chacun de leur côté après que le groupe soit mort en 1980 on se dit qu'ils ont perdus l'alchimie. Certaines chansons de Physical Graffitti sont sur la corde et avec un son plus marqué année 80 cela aurait sans aucun doute était un album plombé par quelques mièvreries. Mais tous les quatre ensemble, ils arrivent à marcher sur le fils, à tanguer sans jamais tomber. Le disque balance plusieurs morceaux de hard rock. Les Guns n' Roses sont là dans The Wanton Song et pas seulement dans la façon dont Jimmy Page tient sa guitare bas sur les hanches. L'ensemble de l'album est moins blues cradingue, moins brouillon que les précédent ou que le suivant (Presence), tout semble plus heavy. Les morceaux de 1974 paraissent plus maîtrisés et paradoxalement plus brut, il y a sûrement moins d'overdubs (rajouts de pistes empilées les unes sur les autres) ce qui enlève un chouïa (oh trois fois rien) de magie aux premières écoutes. Les morceaux ne viennent pas tous des mêmes époques et pourra noter des différences, mais Physical Graffiti reste un roc et quelque chose de compact se dégage du tout et des parties. Bien sûr il y a les emprunts blues (In My Time Of Dying, et quelques vieux morceaux par-ci par-là dans Custard Pie...), mais c'est joué en dur, avec la puissance du rock comme une lumière crue et une certaine sécheresse au devant de la grâce de Jimmy Page.

L'album comprends plusieurs perles dont Kashmir qui fera date.

The Rover, Led Zeppelin