Le Silence des Agneaux, 20 ans après...


Le vieillissement du film de Jonathan Demme, cette étrange patine qui se dépose sur les scènes, ne rend pas le Silence des Agneaux ridicule, au contraire, il le propulse au rang des classiques et on pourra avoir l'impression de regarder un Hitchcock. Autre chose entre en jeu dans le fait que ce film devienne un classique : il faudrait qu'un spécialiste du genre viennent nous en parler plus précisément, mais il semble bien que Le Silence des Agneaux ait été un film "séminal", je veux dire un film qui a entraîné tout un genre dans son sillage (voir notamment l'article de Geoffroy Domangeau Thilliez fait son cinéma dans L'Indic n°8). Sauf que l'originalité du livre (Thomas Harris) et du film (Jonathan Demme) semble bien s'être un peu perdue en route. Le jeu d'acteur de Foster et Hopkins est très bon et les scènes ne s'attardent pas trop, la musique n'en fait pas des tonnes et un équilibre est atteind même si le côté "psychopathe" de Buffalo Bill est un peu trop appuyé.




Et puis il y a le personnage de Clarice Starling (joué par Jodie Foster). Une femme. Il faudrait encore une fois qu'un spécialiste nous renseigne... mais il me semble bien que le rôle féminin du Silence des Agneaux n'est pas courant dans le genre et marque une rupture (un peu comme Alien (1979) de Ridley Scott avec Sigourney Weaver). Plusieurs scènes montrent Clarisse confrontée au fait qu'une femme fasse un boulot où l'on croise une écrasante proportion d'hommes. Tout le générique d'ouverture du film est tourné dans ce sens et dit : voici une femme et elle n'a pas le rôle qui est habituellement distribué aux femmes.