Les fils de l'homme (Children of Men), Alfonso Cuaron


Il y a la pollution et des voitures calcinées, des cadavres de chevaux les pattes en l’air dans une campagne désolée et le monde entier semble s’être effondré. Dans Londres les voitures côtoient les pousse-pousse. 2027, l’humanité va vers son extinction, les femmes ne peuvent plus avoir d’enfants et les immigrés de tous les pays du monde sont mis en cage en Angleterre, en attendant de partir vers des villes côtières transformées en camps de réfugiés.

Clive Owen n’a rien du super héros sauveur du monde, il n’y a pas d’histoire d’amour guimauve et l’humour sauve les situations qui auraient pu être lourdes. Alfonso Cuaron (qui venait de tourner Harry Potter 4 avant ce film) s’attarde à peine quelques secondes de trop dans certains plans. Côté image justement, le film recèle plusieurs plans-séquence dont un de 4 minutes assez magistral, celui de la scène en voiture - mieux vaut ne pas en dire plus – et un autre qui filme une fuite en plein milieu du camp transformé en zone de guerre.

Ce monde d’un futur si lointain n’est rien moins que notre présent avec le trait un peu forcé. L’art y est devenu une denrée collectionnée par un gentil timbré, la religion est un refuge pour les populations et Michael Caine campe un magnifique vieil homme des bois qui fume des pétards à la fraise.

Le prochain projet du réalisateur s’appelle Gravity, un « thriller spatial », et vous lirez ici un bon article sur Les fils de l'homme.

The Kills, Wait


Notons au passage que le film possède une bonne bande son compilant des morceaux de rock de John Lenon, de King Krimson, des Kills, de Roots Manuva et de Jarvis Cooker pour ne citer que ceux-là. Il faudrait remonter dans le temps et voir à partir de quel moment les BO de films sont devenues des compilations de tubes déjà existants... Chidren Of Men reprend aussi des morceaux de musique classique mais il voit surtout toute une partie de sa BO composée par John Tavener avec l'œuvre Fragment Of a Prayer, une vraie musique originale donc, qui fait planer quelque chose d'intemporel sur le film. Restez à l'écoute... nous parlerons de John Tavener plus en détail en Janvier.

John Tavener, The Lamb