Les Allongés de Charlie Williams


En matière de littérature, doit-on toujours préférer l’original à la redite ? Un auteur peut-il s’en sortir à marcher trop clairement dans les traces d’un autre ? Mince, je me pose des questions là...

Alors voilà, j’ai eu un problème à la lecture des Allongés de Charlie Williams. Le roman n’est pas mauvais, trois phrases m’ont même semblé bien envoyées. Mais comment échapper à la sensation de déjà-vu en découvrant cette petite ville perdue, Mangel, dont le pauvre Royston Blake croit qu’on ne peut pas s’échapper parce qu’« on est tous les feuilles du même arbre, tu vois ? Et quand une feuille tombe, l’arbre flétrit et meurt. On peut pas vivre sans l’arbre et il peut pas vivre sans nous. »

Les bars dans lesquels ces types zonent à boire des bières histoire d’alterner avec le plaisir de rester assis devant la télé à se gratter les couilles, je les ai déjà vus. La folie latente et les plans foireux de Royston le videur, avec ses 115 kilos de muscle en temps ordinaire, je les ai déjà croisés. Y’a matière à se marrer quand Royston qui se motive en prenant le Rocky de Stallone comme référence, mais l’ensemble ne passe pas le stade de la gentillette histoire entre noir et déjanté, mieux exécutée par ailleurs (tout le monde aura bien sûr pensé à Jim Thompson). J’essaierai le prochain, pour voir si...

Charlie Williams, Les allongés, Folio Policier, 2009, 6,60 euros, 374 p.