Ludovico Einaudi, LaScala:Concert 03 03 03, Ponderosa, 2003


Écouter Ludovico Einaudi c'est comme lire un essai ou un bouquin de philo qui causerait d'emblée... LaScala:Concert 03 03 03 (enregistrement d'un concert solo donné à La Scala Le 3 Mars 2003) est parsemé de phrases musicales qui sonnent comme déjà entendues, mais qui font plaisir. Elles semblent toujours claires et parlent directement aux sentiments. Ludovico Einaudi aime les arpèges et semble avoir bâti une partie de son style autour d'eux... des suites de notes à la fois apaisantes et entêtantes, qui semblent tourner autour d'elles-même, forment des tourbillons, des vagues, quelque chose de très doux dans un univers intimiste et familier avec des zones d'ombres. Parfois Einaudi est sur le fil : il suffirait d'un rien pour basculer dans la musique new age ou la cassette de sophrologie, ou plutôt il faudrait enlever quelque chose à la musique d'Einaudi qui, quoi que prévisible, surprend l'auditeur au détour d'un accord ou d'une suite de notes. Peut-être joue-t-il aussi sur la rémanence des notes ou quelque chose comme ça ? la musique traditionnelle ? Le risque majeur de cet album solo est de se lasser si on n'est pas en condition pour se laisser bercer par la romance. Sur ce double album en concert la reprise des Rolling Stones, Lady Jane, est particulièrement réussie... ce qui va dans le sens de notre prochaine chronique à paraître ici-même au sujet de l'album Nightbook qui vient de sortir : Ludovico Einaudi à quelque chose de rock dans ses compositions.

Ludovico Einaudi, Melodica Africana