Ludovico Einaudi, Divenire, ponderosa, 2007

Parfois je me dis c'est aussi bon que du Ennio Morricone, une bande originale qui aurait été écrite rien que pour mon canapé et moi, ou un voyage en bagnole avec la nuit et moi. Un truc de solitude, une bande son pour se sentir bien, seul. Et parfois je me dis que ça ressemble à une cassette de sophrologie ou que ce piano à la Köln Concert de Keith Jarret, que les petits effets de boucles à la Royal Canin (elle en aura fait du mal cette pub à la musique), que les deux notes piquées à Chopin... tout ça, c'est trop ; un chouïa trop beau. Alors je sors le disque. Je le mets dans la pile de disque à vendre et puis... non. Au moment de descendre le refourguer chez le disquaire d'occasion, je le garde, je le remets dans ma discothèque à côté de Philip Glass. Et quand je me le repasse, quand c'est au bon moment, je me dis bon sang, même s'il y a un ou deux passages qui ressemblent à une cassette de sophrologie à cause d'une nappe de violon tourbillonante, même s'il fait son Keith Jarret de chez Köln Concert et qu'on connait ça par coeur, même s'il pique deux ou trois notes à Chopin, c'est dingue comme ce truc m'apaise. C'est entre le canapé et moi, le voyage en bagnole la nuit. Un truc branché sur la solitude. Le Divenire de Ludovico Einaudi fait partie de ma discothèque idéale. Voilà tout.

Ludovico Einaudi, Primavera