Faites vos jeux ! avec Christopher Brookmyre



Après ses deux premiers romans parus à la Série Noire, Faites vos jeux ! est le troisième roman de Christopher Brookmyre, publié aux éditions de l'Aube. Sûre de passer un bon moment avec, je me le gardais dans un coin depuis un certain temps. Et je n’ai pas été déçue !

Un poil en dessous du Petit Bréviaire du Braqueur, mais au-dessus de Petite Bombe Noire, Faites vos jeux ! est un divertissement de qualité. Incrédules des situations rocambolesques, des cascades cinématographiques à la James Bond et des bluettes, passez votre chemin. Par contre, si vous avez envie de vous éclater en compagnie d’une ménagère écossaise de 46 ans qui s’ennuie dans une vie bien rangée, et d’une équipe d’opérations commando avec à sa tête un mystérieux chef charismatique, foncez. Cette histoire est de celle qui vous laisse collé dans le transat toute la journée.

Il ne faut pas bouder son plaisir ; pour les grandes envolées littéraires, et la profondeur du propos, il y a plein d’autres livres pour autant d’autres occasions. Là, il n’est question que de sensations fortes, rebondissements et humour au milieu d’un complot dans le domaine de l’armement. Casino, yacht, château, hélicoptère, micros cachés et combats dans des scènes jubilatoires et jouissives, entre Glasgow et Nice.

Christopher Brookmyre, Faites vos jeux !, Editions de l'aube, 2008, 12 euros, 558p.


Christopher Brookmyre a accepté de répondre à mes questions par mail, il s'y est prêté rapidement et facilement, un gros merci à lui. L'occasion d'apprendre que son prochain roman sort en France à l'automne, et qu'il a écrit une suite à l'excellent Petit Bréviaire du braqueur.

Christopher Brookmyre, les 3 questions de duclock et plus

Comment avez-vous commencé votre carrière d'auteur ? Est-ce que ça correspondait à une envie profonde, est-ce que ça a été dur ?

Je veux être écrivain depuis que j'ai appris à écrire à l'école. À l'âge de six ou sept ans, j'écrivais des histoires pour m'amuser, et j'ai même dessiné leurs couvertures. Au collège, mes devoirs préférés c'était les rédactions en cours d'anglais. On nous donnait toujours 3 choix : écrire une nouvelle, un passage descriptif ou une rédaction argumentée. Je choisissais à coup sûr la nouvelle, bien qu'elles aient rarement été courtes : j'écrivais vraiment presque dix fois plus que mes camarades, et c'était très indulgent et encourageant de la part de mes professeurs de ne pas protester contre cet abus.

Pourquoi avez-vous choisi le genre polar pour vous exprimer ?

Quand j'ai grandi, il n'y avait pas le large choix de fictions destinées aux enfants et adolescents qu'il y a aujourd'hui, donc à l'âge d'onze ou douze ans je suis passé directement de la BD d'Asterix à Ian Fleming et Robert Ludlum. Pour moi, les romans comportaient toujours les gentils et les méchants, des plans diaboliques et des scénarios bizarres, donc il n'y avait jamais de questions mais ça, c'était le genre de bouquin que je voulais écrire.

En France, seulement cinq de vos douze romans ont été traduits et publiés : Quite ugly one morning (Un matin de chien - Série Noire), Country of the blind (Le royaume des aveugles - Série Noire), A big boy did it an ran away (Petite bombe noire), The sacred art of stealing (Petit bréviaire du braqueur) et le dernier, que je viens de lire : All fun and games until somebody loses an eye (Faites vos jeux !). Vous êtes un auteur prolifique, vous trouvez facilement des sujets pour vos histoires ?

On conseille toujours aux aspirants auteurs d'écrire sur ce qu'ils connaissent, et en même temps que j'approuve celà, je voudrais ajouter qu'on doit toujours écrire sur ce qu'on aime, ou aime détester. Ainsi, j'ai été amené à écrire des histoires posant des problèmes qui m'ont mis en colère (comme les fraudes perpétrées par les voyants et mediums dans Attack of the Unsinkable Rubber Ducks qui sera publié en France cet automne), ou reflétant mes passions et enthousiasmes (comme la magie de scène, que j'ai explorée dans Petit bréviaire du braqueur et sa récente suite A Snowball In Hell).

Jack Parlabane, Angelique de Xavia, Bett, Zal, Simon Darcourt... vous avez créé une grande famille autour de vous ! Avez-vous un personnage favori ?

J'ai préféré écrire sur Angelique et Zal, et j'ai trouvé ça particulièrement satisfaisant de les retrouver cinq ans après quand j'ai écrit A Snowball In Hell, mais c'est toujours excitant de créer un nouveau personnage et de voir comme il ou elle se développe, souvent de façons que je n'anticipe pas.

Je pense que vous êtes un très bon entertainer, qui crée des histoires à rebondissements, mais pas trop, de bons personnages, attrayants, avec un contexte social, de la musique... Vous lire c'est comme regarder un bon film. Mais vous, en tant qu'auteur, quel est votre but ?

On me décrit souvent comme un auteur de roman noir, comme un satiriste et un observateur de la société, mais je me vois principalement comme un auteur de divertissement. Bien que j'aime montrer les dessous de la société dans laquelle mes histoires ont lieu, je veux surtout transporter mes lecteurs dans un autre monde, agréable, dans lequel leurs monstres ont péri et les amoureux se retrouvent à la fin.

Que lisez-vous en ce moment ?

The Romantic Stage d'Alicia Finkel, qui est une histoire des décors de l'ère théâtrale Victorienne.


Qu'écoutez-vous, qu'est ce qui tourne sur la platine actuellement ?

Glasvegas, Muse, Jimmy Eat World, Billy Franks, The Twang, Don McGlashan, Manic Street Preachers.

Qu'est-ce qui vous a surpris dernièrement ? Quand avez-vous été surpris pour la dernière fois ?

J'ai été agréablement surpris quand St Mirren, l'équipe de foot que je soutiens, a éliminé le Celtic de la coupe d'Ecosse de cette saison. Malheureusement je n'étais pas là pour le voir, je parlais à un festival de romans en même temps, mais j'ai eu le souffle coupé quand on m'a envoyé le résultat par texto.

Photo : Internet

All fun and games till somebody loses an eye with Christopher Brookmyre

After his two first novels edited by Série Noire, All fun and games till somebody loses an eye is Christopher Brookmyre's third novel, edited by Editions de l'Aube. Sure to have a good time with it, I kept it on the back burner. I haven't been disappointed.

A little bit under The sacred art of stealing, but a level above A big boy did it and ran away, All fun and games till somebody loses an eye is a quality entertainment. If you stay sceptical in front of incredible situations and cinema stunts in a James Bond way and romances, go your way. But if you want to have fun with an 46 years old scottish housewife who is bored in her well-ordered life, and a commando operation team with a charismatic and mysterious boss, go for it. This story is among those who leave you gobsmacked, all day long on your deckchair.

Don't deny yourself pleasure ; for big litterary flights, or depth of thought there are many other books for many other opportunities. Here, it's a matter of thrills, twist and turns and humour in the middle of a plot in armament. Casino, yacht, castle and helicopter, hidden microphones and fights in jubilant and awesome scenes, between Glasgow and Nice.

Christopher Brookmyre agreed to answer my questions by mail, and did it fast and easily, many thanks to him. The opportunity to learn that is new novel will be published next autumn in France, and that the excellent The Sacred Art of Stealing has got a sequel.


Christopher Brookmyre, the 3 questions of duclock and more

How did you begun your writer career ? Was it a deep wish, was it hard... ?

I wanted to be a writer since I learned to write at school. From around the age of six or seven, I wrote stories for my own amusement, and even designed covers for them. At secondary school, my favourite work assignment was always the essay in English class. We were always given three choices: write a short story, a descriptive passage or an argumentative essay. I unfailingly chose the short story, though it was seldom short: I used to write quite literally ten times as much as my classmates, and it was both encouraging and indulgent of my teachers not to object to this imposition.

Why did you choose crime/action novel genre to express yourself ?

When I was growing up, there was not the range of fiction aimed at older children and teenagers that there is today, so I went from Asterix comics straight to Ian Fleming and Robert Ludlum at around the age of eleven or twelve. To my mind, novels always had good guys and bad guys, devilish schemes and outlandish scenarios, so there was never any question but that this was the kind of book I would want to write.

In France, just five of your 12 novels have been translated and published : Quite ugly one morning (Un matin de chien), Country of the blind (Le royaume des aveugles), A big boy did it an ran away (Petite bombe noire), The sacred art of stealing (Petit bréviaire du braqueur) and the last one, that I've juste read : All fun and games until somebody loses an eye (Faites vos jeux !). You are a prolific writer, you easily find subjects for your stories ?

Aspiring writers are always advised that they should write about what they know, and while I would agree with this, I would add that one should write about what one loves – or loves to hate. Thus, I have been driven to write stories addressing issues that have made me angry (such as the frauds perpetrated by psychics and mediums in Attack of the Unsinkable Rubber Ducks, which will be published in French this autumn), or reflecting my passions and enthusiasms (such as stage magic, which I explored in The Sacred Art of Stealing and its recent sequel A Snowball In Hell).

Jack Parlabane, Angelique de Xavia, Bett, Zal, Simon Darcourt... you've created a big family around you ! Do you have a favorite character ?

I most enjoyed writing about Angelique and Zal, and found it particularly satisfying to return to them after five years when I wrote A Snowball In Hell, but it is always exciting to create a new character and see how he or she develops, often in ways I had not anticipated.

I think you are a great entertainer, creating stories with twists and turns - but not too much - great characters - attractive - social context, music... Reading you is like watching a good movie. But you, as a writer, what is your purpose ?

I am often described as a noir writer, as a satirist and as a social commentator, but I think of myself primarily as a writer of escapist fiction. Though I like to reflect the backdrop of society against which my stories take place, I principally want to transport my readers into a gratifying other world in which their monsters are slain and the lovers find each other in the end.

What are you reading now ?

The Romantic Stage by Alicia Finkel, which is a history of Victorian-era theatrical set design.

What do you listen to, these days ?

Glasvegas, Muse, Jimmy Eat World, Billy Franks, The Twang, Don McGlashan, Manic Street Preachers

What is your last surprise, the last time you were surprised by something ?

I was pleasantly surprised when St Mirren, the football team I support, knocked Celtic out of the Scottish Cup this season. Unfortunately I wasn’t there to see it, as I was speaking at a book festival at the time, but it took my breath away when someone texted me the result.