1991 l'année palindrome

Noir Désir, Du ciment sous les plaines



Le Smell Like Teen Spirit se préparait à débouler dans le monde entier. Le rock mutait encore une fois sous l'effet de l'angoisse et de la rage adolescente, balancé en rotation lourde par l'industrie du disque. On était des milliers à communier et ça ratissait des Sex Pistols aux Beatles. Tout était là dans un rock aigu où il fallait pousser le trebble à fond. Gainsbourg et Freddie Mercury passaient l'arme à gauche, le Should I Stay or Should I Go des Clash se vendait à la pub et Metallica tombait en disgrâce avec le Black Album. Les Guns n' Roses balançaient Use Your Illusion, leur double cédé vendu séparément, et je les aimais bien les tounes de ces blaireaux sauf que je pouvais pas trop le dire vu que j'avais choisi le camp de Nirvana. R.E.M balançait son Out Of Time, Pearl Jam envoyait Ten et à l'époque c'était une déception alors que maintenant à l'instar du narrateur de Rob Sheffield dans Bande Originale (Sonatine, 2009) je me surprends souvent à vouloir les écouter. Le Loveless des Bloody Valentine sortait aussi, mais il me faudrait beaucoup de temps pour le découvrir. A la radio il y avait We Can't Dance de Genesis et c'était très supportable tout de même. Et puis Trompe le Monde des Pixies et Du ciment sous les plaines de Noir Désir c'était aussi en 1991. Et le Blood Sugar Sex Magik des Red Hot Chili Peppers, j'adorais cette énergie et leur clip ; le rock balançait à tout va en faisant voler ses frontières.

R.E.M. Losing My Religion



Et puis sur les ondes traînaient des choses plus conventionnelles, mais très écoutables : le Calling Elvis de Dire Straits, le One de U2, Daniela d'Elmer Food Beat, Fais moi une place de Julien Clerc, le Wind Of Change de Scorpions, 1990 de Jean Leloup, Hijo de la luna de Mecano, Senza la Madonna de Paul Young et Zucherro et Déjeuner en paix de Stephan Eicher étaient dans toutes les caboches. Miles Davis et Stan Getz tiraient leur révérence. Et puis aussi... 1991 dans La planète des singes c'est l'année où les singes prennent possession de la terre.

Pearl Jam, Once