Santana, Caravanserai, Columbia, 1972

Caravanserai est un album où tous les morceaux se tiennent et entretiennent un rapport au temps peu commun dans le rock, en s'octroyant de longs solos entremêlés, parfois très nerveux comme dans Every Step On The Way où le flûtiste se met quasiment à hurler dans sa flûte.

Santana est, au départ, un groupe qui marie le blues, le rock et les rythmes latins, dans un autre genre que Ray Barretto et son album Acid paru sur le label Fania en 1968. Si dès la fin des années 60 le jazz rencontre le rock l'inverse est en route (nous parlerons plus tard du Blood Sweat & Tears de 1969) ; Carlos Santana a écouté John Coltrane et Miles Davis, Gabor Szabo et Mongo Santamaria et il faut aussi compter sur l'apparition du Weather Report et du Headhunter d'Herbie Hancock. En 1972 Carlos Santana - à l'instar de Jeff Beck deux ans plus tard avec son Blow by Blow - s'aventure dans des contrées jazzy à la croisée des musiques latines et du rock. Enregistré de Février à Avril, Caravanserai est principalement instrumental, baigné dans une gangue de percussions souvent tonitruant. Greg Rolie est à l'orgue ; les guitares de Santana et Neal Schon (pas mixées trop fortes) s'envolent de manière pas tape à l'oeil. A l'image de La Fuente Del Ritmo où piano (James Mingo Lewis) et piano électrique (Tom Coster) rivalisent avec les congos, bongos et autres percussions il y a de la place pour chacun des instruments... On y trouve aussi le calme et la nostalgie des longues après-midi passées au soleil et même quelques progressions façon rock progressif dans All The Love Of The Universe.


Santana, La Fuente Del Ritmo