Giacinto Scelsi (1905-1988), Disque Fy et du Solstice, 1988

"Contre les bruits, mon bruit. Ce bruit alors repousse tous les autres, ceux du moment, ceux d'avant, ceux de toute la journée, les ramassant par un prodige inouï en un néant parfait, un soulagement total."

Henri Michaux, propos tirés du livret de Scelsi The Orchestral Works 2, mode, 2006.

Le Giacinto Scelsi paru chez Fy contient 7 enregistrements réalisés entre 1981 et 1988 : Triphon (1956) pour violoncelle solo ; Three Latin Prayers (1970) pour haute contre ; Pranam II (1973) pour ensemble ; Antifonia (1970) pour groupe vocal ; In Nomine Lucis I (1974) pour orgue ; Tre Canti Sacri (1958) pour groupe vocal et In Nomine Lucis V (1974) pour orgue. Un petit éventail des oeuvres du compositeur italien - environ 120 éditées à l'heure actuelle - qui va de la monodie vocale ou instrumentale aux partitions pour orchestre et choeurs. Dès l'ouverture du disque David Simpson tire des sons accrocheurs de son violoncelle et on sait que Jeunesse, Énergie et Drame vont pouvoir tourner des milliers de fois... A l'écoute de Three Latin Prayers (1970) on se dit que Scelsi devait vivre dans un autre monde et qu'à l'instar d'Arvo Pärt nous avons là un médiéviste aux mélodies sobres et entêtantes ; puis sur l'improbable Pranam II, oeuvre orchestral écrite pour 9 instruments, on se rend compte que Scelsi ne va pas se laisser étiqueter. Profondément mystique (voir ses 4 recueils de poèmes qu'il a écrit en français et les titres de ses pièces), à l'image de son Antifonia où s'alternent - hypnotiques - ténor et choeur d'hommes. La musique envoûtante de Scelsi invite au recueillement puis à l'apaisement.