Kazushige Abe, Projection privée, domaine étranger, 10/18
traduit du japonais par Jacques Lévy

Onuma tient un journal où il raconte ce qui lui est arrivé depuis la fin de son école de cinéma et son film de fin d’étude sur un type qui a fondé un groupe de combat et d’investigation. Le style est assez vif. Le bouquin décrit un univers aseptisé et violent. C'est une lente descente aux enfers émaillée de quelques réflexions de niveau première année de philosophie mention "discours à la Nietzsche" sur la violence, la baston, la multitude, la sélection naturelle, le surhomme et la société. Réflexions qui vont conduire le narrateur au fond du trou. En prime on a deux chansons de Julio Iglesias : 33 anos qui ouvre le livre et une analyse frapadingue de Quijote qui sert de pirouette au héros. Le scénario a l’air d’être très similaire à celui de Fight Club de Chuck Palahniuk.

Julio Iglesias chante Quijote au Japon en 1983.




Julio Iglesias, on en conviendra, n'est pas une découverte. Heureusement, on croise aussi Cornelius (Keigo Oyamada - 小山田圭吾) dans Projection privée de Kazushige Abe. Chanteur, compositeur et producteur né à Tokyo en 1969, membre du groupe Flipper's Guitar, Keigo Oyamada a entamé une carrière solo à partir de 1997 avec l'album Fantasma (Matador Records, 1998). Depuis, 7 disques et quelques Ep ont vu le jour. M'est avis qu'on ne sera pas sans reparler du gars qui semble bien être un touche à tout de la trempe de Beck marriant rock, pop, électro et folk avec délice et habilité.

Voici Tone Twilight Zone de Cornelius tiré de l'album Point (Matador Records, 2002)