Lil Wayne, We The Best, Groove Attack, 2008



Nick Cohn fait assez justement remarquer que les rappeurs assurent en général sur leur premier album et qu'ensuite, bourrés de pognon et de vie facile, ils s'enferment dans la guimauve. Bon sang c'est ce qu'il semble arriver à Lil Wayne (je vous colle pas là Lollipop le dernier single de Lil Wayne qui sonne aussi sucré que son titre) l'un de mes plus gros espoirs gangsta rap qui a pondu des perles comme Fireman, Skys the limit, Shooter, This is the Carter, I miss my Drawg... We the Best est une sorte de mixtape pot pourri qui réunit des titres que l'on trouve sur les albums de Rick Ross, Birdman et autres où Lil Wayne a fait du featuring, des remixes et quelques inédits qui auraient peut-être pu rester inédits. L'album s'ouvre comme un concert où se seraient pointés Birdman, Busta Rhymes, Plies, Webbie, Gorilla Joe, Flo-rida, Brisco, R-Kelly et Fat Joe avec le remix de Speedin' par Rick Ross qui envoie le steak assez loin pour qu'on ait hélico presto envie de se passer la toune dans l'autoradio le long du boulevard en remuant la tête comme des coqs. On trouve donc quelques morceaux qui tiennent la route (c'est l'avantage des compilations on peut y mettre du vieux) I'm Me (une autre version semble-t-il que sur 1000 Degreez), 300 avec Fat Joe où l'énergie est là et la production nerveuse à souhait accroche bien. On s'éloigne à un moment du hip hop New Orleans pour un peu de reggae avec Sizzla où Lil Wayne se débrouille particulièrement bien, mais la production reste un peu faiblarde ; on est loin des perles que pond Mannie Fresh. On a aussi le droit à un poème a capella Dr Carter, touchant ; Ya Heard Me, sa boîte à rythme de jeu vidéo et ses samples de violons qui titillent. Le remix de I'm a G et son orgue fait un peu penser, de loin et en moins groovy, au The Chronic de Dr Dre. Pour le reste un peu trop de titres sûrement : 100 Million avec Birdman, Young Jezezy & Rick Ross aurait pu être un morceau bourré d'adrenaline, mais le refrain est un massacre qui pousse la toune vers le r'n'b. Idem pour l'effroyable I won't tell avec J. Holiday et un sample consternant. On est loin de la série des Carter et on s'ennuie un peu. Le morceau Mind Right avec Snoop Dogg & Kaff Williams est plutôt gnangnan et sonne un peu comme un Eminem raté. Dommage. On retrouve les batailles de mots puérils entre les stars du gangsta rap dans 50 Cent's a Clown avec Fat Joe. Reste la voix de Lil Wayne... indispensable à mes oreilles. En attendant la sortie en France de The Carter III pour le 9 Juin 2008 et en espérant que Nick Cohn se trompe.

I'm Me, Lil Wayne