Talk Talk, Laughing Stock, Verve Record, Polydor, 1991

Laughing Stock fait valser les étiquettes, d'Ornette Coleman à Debussy en passant par le blues de disons Robert Johnson puisque c'est Mark Hollis qui le dit lui-même. Les orchestrations de Mark Hollis, Tom Friese-Green, Lee Harris et Phil Brown comportent toute une floppée de musiciens (pas moins de 18 dont 7 violons) et la voix fragile de Mark Hollis qui plane là-dessus, intense... c'est comme découvrir un Eldorado. Longues plages sonores planantes qui s'étirent à partir de quelques notes entre jazz, musique classique et rock pour cinéma intérieur. On ne repose les pieds sur terre qu'une fois les 6 morceaux passés et ça fait du bien par où ça passe. Reste un peu de nostalgie, les échos de l'orgue et du violoncelle, les silences.

Après moults écoutes, on peut aisément enchaîner Laughing Stock avec du God Speed You Black Emperor, le Kid A de Radiohead, In a Silent Way de Miles Davis ou ce Sting et le Gil Evans Band, Last Sessions. Et puis pourquoi pas les murs sonores du Loveles de My Bloody Valentine. Ou encore du Ravel, du Debussy, du Messiaen... et puis revenir à Laughing Stock.