Sonny Rollins, Sonny Please, Doxy Recourds, 2007

A la page 20 du roman Le diable et son jazz (série noire n° 1927) de Nat Hentoff, ça cause de Sonny Rollins et ça dit à peu près ça « - Tu as écouté le dernier Sonny Rollins ?
Stubbenfield fit oui de la tête.
-Le Matou prend toujours des risques. Ça me plaît. Enfin je veux dire pour le jazz.
-Miles aussi était comme ça. »

À 76 ans, survivant* et héritier du bop des années 50, de Coleman Hawkins Lester Young et Charlie Parker, Rollins sort son nouvel album sur Doxy record, le label qu’il vient de créer après plus de trente ans de route avec Milestone. On y retrouve les feulements de son ténor rauque en sextette avec Bob Cranshaw (son bassiste attitré depuis The Bridge en 1962). Bobby Broom à la guitare remplace le Jim Hall de 62 et Clifton Anderson (au trombone) vient faire le contrepoint ou l’unisson avec « le Matou » et approfondir la palette sonore de l’orchestre.

Sonny, Please ouvre magistralement l’album : quasiment free au sax, desservi par une rythmique chaloupée et implacable comme un premier degré, un socle solide pour porter un second degré qui peut se promener à loisir sur les sept morceaux de l’album entre standards (Stairway to the stars) et compos (Remembering Tommy pour Tommy Flanagan), ballades sentimentales (Someday I’ll Find You), funk bop (Nishi) et carnaval (Park Palace Parade).

Merci Sonny.

*ne pas oublier de lire ou de relire à ce sujet la désopilante nouvelle de Thierry Jonquet La colère d’Adolph, parue dans le recueil de nouvelles La Vigie chez l’Atalante et repris en folio.