Guns n' Roses, Appetite For Destruction, Geffen.



C’était vers la fin des années 80, le métal crevait lentement et le grunge n’avait pas encore mélangé les Beatles et les Sex Pistols à grande échelle. Se pointe une bande de copains, des gosses associaux avec tout leur ressenti qui dégueule de partout. Ils squattent les uns chez les autres, donnent quelques concerts déchaînés et à force ça donne Appetite for destruction et l’Amérique renoue avec le hard rock, le cerveau qui vacille entre les burnes, le ventre et le cœur, la grosse bagnole avec les bières dans le coffre. On rêve de filles et on sait pas trop comment on va s’y prendre.
Y a tout ce bordel autour et ils veulent raconter. On sent bien que c’est ça ou ce sera pire. Ils ont choisi la guitare, la basse, la batterie, le piano, les mots qui claquent. Le rock n’ roll quoi. Ce gros cœur qui bat la mesure pour les kids.

Welcome to the Jungle le morceau qui ouvre l’album est une cavalcade épique urbaine, l’essence de Guns n’ Roses, un genre de déclaration d’intentions et de constat nihiliste. Chaque morceau est une trouvaille. Nightrain remet en mémoire ces cuites qui rendent invincible où tout à coup on vole au dessus du monde à toute berzingue. Paradise City c'est ce rêve de gosse déjà désabusé. La chanson d’amour pour les premier baisers Sweet child o’ mine avec ses kilomètres d’espoirs qu’on a envie d’égrener le long de la corniche dans une bagnole avec une fille.

Les Gun’s n’ Roses cognent un bon coup avec leur rock sous amphètes. Energique comme une rafale de crachats dans un transformateur EDF, sincère comme un lendemain de cuite. Une bande de frappés qui nous enfoncent leur monde dans les oreilles. Le Cocktail Molotov et l’allumette qui va avec. A prendre où à laisser.